Critiques de livres

Chronique | La boutique aux poisons par Sarah Penner

« La magie et l’illusion accomplissent parfois le même objectif, mais crois-moi, ce sont deux choses distinctes. »

Sarah Penner • Guy Saint-Jean Éditeur • Fiction historique • 384 pages

Synopsis

Règle no 1: le poison ne doit jamais être utilisé contre une femme.
Règle no 2: le nom des clientes et celui des victimes doivent être consignés dans un registre.

Dans une ruelle sombre de Londres, par une froide soirée de février 1791, Nella attend sa cliente. Autrefois guérisseuse officielle, l’apothicaire utilise désormais ses connaissances pour des desseins plus obscurs en vendant des remèdes à des femmes prêtes à tuer pour s’affranchir des hommes qui leur empoisonnent la vie. Un jour, une jeune fille de 12 ans, Eliza, se présente à la petite boutique située au 3, Back Alley; aussitôt, une amitié improbable naît entre elles et déclenche des événements hors du commun.
En 2017, Caroline Parcewell célèbre son dixième anniversaire de mariage à Londres, seule, après avoir appris l’infidélité de son mari. En trouvant une vieille fiole dans la boue des rives de la Tamise, l’historienne en herbe ne peut résister au mystère qu’elle représente, d’autant plus qu’elle pourrait être liée à des assassinats irrésolus depuis plusieurs siècles. Au fil de ses découvertes, Caroline voit son destin s’entremêler à ceux de Nella et d’Eliza dans une série de hasards qui n’en sont peut-être pas…

Mon avis

Ce roman me tente depuis sa sortie en VO. La mention de deux époques distinctes m’intriguait et je voulais connaître l’histoire derrière cette apothicaire qui vendait des poisons destinés à des hommes. Je voulais comprendre pourquoi en arriver à faire ça. Mais je voulais aussi connaître le lien entre ces deux époques. J’adore les romans chorals. Mais encore plus quand les personnages ne sont pas de la même époque car je tombe en mode découverte de leurs liens et j’embarque tout particulièrement dans le récit. Ici, ça n’a pas raté. J’ai dévoré ce roman.

J’ai trouvé les personnages de 1791 plus intéressant que celui de Caroline qui se trouve à notre époque. Nella et Eliza sont des personnages assez complets alors que j’ai trouvé Caroline un peu… niaise. Mais le fait que le personnage de Caroline ne soit pas aussi bien développé n’a en rien nuit à mon appréciation du roman. Je voulais tout de même connaître ses découvertes pour en savoir un peu plus sur le après de ce qu’on voyait se dérouler dans la portion avec Nella et Eliza. J’ai trouvé le personnage de Nella très complet, beaucoup plus que celui de Caroline. Tout au long du récit, je me demandais comment une jeune femme peut en venir à faire un changement aussi drastique dans ses produits (enfin, pas si drastique que cela si on comprend bien d’où viennent la majorité de ces poisons) et en venir à offrir des poisons. Évidemment, ce moyen n’était efficace que parce que ces poisons n’étaient pas détectable à l’époque, mais ça restait une entreprise risquée puisqu’elle aurait pu être accusé de sorcellerie pour ce qu’elle offrait à consœurs.

L’écriture de l’auteure est très agréable à lire et très immersive. J’avais l’impression d’être dans cette boutique de poisons, mais j’avais également l’impression d’être avec Caroline lorsqu’elle faisait ses découvertes. Je crois que j’aurais adoré être a sa place et découvrir tout ça moi-même. Je ne crois pas que ce soit forcément possible de tomber sur un lieu historique qui n’aurait jamais été découvert, surtout dans une grande ville, mais pour cette lecture, j’y croyais.

Quand l’histoire dégringole dans les deux époques, j’ai dévoré le roman pour savoir ce qui arrivait de Nella, d’Eliza et de Caroline. Je crois que c’est le roman que j’ai lu le plus rapidement depuis quelques mois. Mon rythme de lecture a quelque peu diminué dernièrement. J’ai un peu moins envie de lire et j’ai souvent des activités de prévues lors de mes jours de congé ce qui fait que je n’ai pas le temps de lire un livre de près de 400 pages en deux jours. Pas autant qu’au début de l’année du moins. Mais c’est exactement ce que j’ai fait avec La boutique aux poisons. Ce n’est pas complètement un coup de cœur, mais il n’en est pas loin tout de même.

J’ai vraiment adoré les parallèles qu’on retrouvait entre les deux époques. Bien que ne vivant pas du tout la même réalité, Nellie et Caroline ont quand même pas mal de points en commun notamment entourant la trahison d’un être cher. Disons que les hommes ne sont pas présentés sous un beau jour dans ce roman. Ce que j’aime également de ce récit, c’est qu’il n’est pas tellement loin de la réalité. Il y avait effectivement beaucoup de décès suspects non expliqués à l’époque. Les poisons étaient quelque chose de réellement utilisés et pour donner un poison, il faut être en mesure de se le procurer et je n’ai aucun mal à m’imaginer une boutique recluse ou les femmes pourraient se procurer tout ce dont elles avaient besoin pour arriver à leurs fins.

Bref, La boutique aux poisons est une bonne fiction historique. Je suis contente d’avoir craqué de me l’être procuré, parce que non seulement ce livre est magnifique à regarder il est également très bon. Et je me vois vraiment le recommander aux amoureux de la fiction historique.

Bonne lecture,
Kat

Note : 4.5 sur 5.

6 commentaires sur “Chronique | La boutique aux poisons par Sarah Penner

  1. Ravi de cet enthousiasme que je partage totalement. Nos avons eu les mêmes merveilleux ressentis et j’avoue avoir bien plus apprécié l’ancienne temporalité.
    En tous les cas je suis ravi de pouvoir retrouver l’auteure prochainement qui vient d’indiquer que les droits de sa dernière œuvre avaient été réalisée dans ma contrée.

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    1. Oui je suis totalement d’accord pour la portion dans le passé. Elle était largement plus intéressante 🙂

      Et sa prochaine sortie semble tellement intéressante ! Et on nous régale encore avec une sublime couverture surtout !

      Aimé par 1 personne

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