Critiques de livres

Chronique | Sauf que Sam est mort par Marianne Briseboise

« Aimer quelqu’un, c’est peut-être un terme universel, mais c’est complètement différent à chaque fois qu’on l’expérimente. »

Marianne Brisebois • Hurtubise • Contemporain • 478 pages

Synopsis

Alexandra et Samuel sont amoureux. Éperdument. Presque toujours avec eux, il y a Jean-Thomas, coloc et meilleur ami de Sam, puis d’Alex, forcément. Ensemble, ils forment un trio solide, incarnant à la fois le couple fusionnel et la bromance par excellence.

Jusqu’à ce que Sam meure subitement, laissant Alexandra et Jean-Thomas à eux-mêmes devant sa douloureuse absence.

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à remercier Jeanne, Étoile littéraire, pour cette proposition de lecture commune. C’était une belle expérience et j’ai vraiment aimé échanger mes commentaires de lectures avec toi ! Si ce livre vous intéresse, je vous invite donc également à aller lire l’avis de Jeanne qui a toujours des réflexions on point !

Mais passons à mon appréciation à moi. Quand j’ai vu que mon amie Jessica, Le monde imaginaire de Mione, avait lu ce livre et qu’en plus elle avait pleurer toutes les larmes de son corps, il a automatiquement rejoins ma pile à lire. Hurtubise arrive toujours à publier des romans contemporains qui me plaisent et le résumé me tentait pas mal. Ce livre ne m’aura peut-être pas fait pleurer comme elle, mais il a eu me faire monter les larmes aux yeux à quelques reprises.

Alex et Sam se rencontre par hasard lors du travail de celui-ci et de son implication dans un comité pour elle. C’est plus tard dans la soirée qu’ils se recroisent et qu’ils commencent à discuter. Une chose en amenant une autre, ils deviennent inséparables. Mais Sam est un package deal qui ne vient pas seul. En colocation depuis plusieurs années avec son meilleur ami, la fille qui saura conquérir son cœur doit accepter sa bromance avec Jean-Thomas. Bien rapidement, ce trio devient fusionnel et un peu dépendant à chacun des membres de leur petit groupe dans l’incompréhension totale de leur entourage. Mais bien rapidement, on apprend que Sam est décédé dans des circonstances qu’on ignore encore et on découvre une Alex et un Jean-Thomas qui ont bien de la difficulté a faire leur deuil.

Sauf que Sam est mort n’est pas un récit linéaire. Il va et vient entre présent et passé. Tout est toujours très bien indiqué puisque la date et l’année compose le titre du chapitre. Malgré tout, j’étais bien mélangé au début. Cela dit, ça a fait son petit effet car le choc de transition entre les chapitres du passés qui sont très ouvertement joyeux et les chapitres au présent qui ne le sont pas du tout est bien présent. Au final, même si j’avais de la difficulté à suivre au début, je n’aurais pas changer cette façon de faire. C’est en voyant à quel point ce trio s’aimait qu’on se rend compte de l’immensité de leur peine. Les chapitres au présent me faisaient tellement mal au cœur à lire. Mais une chose en emmène une autre, Alex et Jean-Thomas finissent par se reconstruire, brique par brique et on les accompagne dans ce cheminement.

Je me suis attachée aux personnages pratiquement dès le début du roman. En même temps, comment ne pas le faire ? Ce trio est immensément drôle et on ne peut qu’aimer les tendances verbomotrices de Sam. Ils ne sont jamais en manque d’idée de sujets de conversation et je les ai trouvé hilarants. Rien n’est tabou avec eux et ils se disent tout. Ils se connaissent comme personne d’autres ne les connait ce qui rend leur peine encore plus immense. Alex, Jean-Thomas et Sam forment un trio inséparable et fusionnel. Tellement fusionnel qu’on se demande si c’est normal d’être comme cela à leur âge (j’ai grosso modo le même qu’eux). Mais à les voir aller, je ne pouvais m’empêcher de trouver tout cela beau à voir aller et surtout à me dire qu’ils avaient peut-être tout compris à la vie. Ils sont heureux et ils ne manquent très clairement pas d’amour. Mais bon, je suis bien trop indépendante pour ce mode de vie (même si j’admets l’avoir envié un peu). Cela dit, je crois que je pourrais leur emprunter cette tendance à dire tout ce qu’ils ressentent. Ça c’est une bonne habitude à avoir. Surtout avec les événements entourant la mort de Sam. Ils ne fait aucun doute que ces trois là savaient qu’ils étaient aimés.

Dès le début du roman, on fait la connaissance du personnage d’Elizabeth qui nous est immédiatement antipathique. La mère de Sam est très tournée sur les apparences et elle n’a surtout jamais compris le mode de vie de son fils. Dès le départ, elle se met sur le dos d’Alex et lui en fait voir de toutes les couleurs. Je l’ai physiquement hais, je ne comprenais pas comment quelqu’un pouvait être horrible de cette façon. Et puis je me suis rendue compte qu’elle était enfermée dans sa solitude et que c’était sa façon de vivre son deuil à elle aussi. Sa dernière scène m’a mis un petit baume au cœur et a réussi à la racheter à mes yeux. Et j’ai fini par comprendre pourquoi elle avait agis comme elle l’avait fait.

L’ambiance du roman peut ne pas être pour tout le monde. Le début est lourd à cause de la peine immense d’Alex, mais plus le récit avance plus on peut voir les éclaircies à travers les nuages. J’ai aimé cette évolution du récit et j’ai aimé comment Alex et Jean-Thomas arrivent à faire leur deuil tout en parlant de Sam constamment. Il n’est plus là, mais pour eux, il est toujours là. Marianne Brisebois à une très belle plume également. On peut très bien ressentir les émotions vécues par ses personnages grâce à ses mots et c’est ce qui rend ce récit meilleur. Je me suis attachée aux personnages, ça m’a fait vivre des émotions et j’ai adoré les références culturelles de mon époque (je ne suis d’ailleurs toujours pas remis que ma camarade de lecture commune n’ait jamais connu la chanson Ma meilleure amie de Lorie).

Bref, Sauf que Sam est mort est une très bonne lecture riche en émotion. Si la thématique du deuil en ait une qui vous plait, sachez que celui-ci est vraiment très bien abordés dans ce roman. Les personnages sont riches et attachants, le récit évolue bien et l’écriture est très agréable. Je ne peux que vous recommander ce roman.

Bonne lecture,
Kat

Note : 4.5 sur 5.

8 commentaires sur “Chronique | Sauf que Sam est mort par Marianne Briseboise

  1. Je ne suis pas fan de la thématique du deuil, mais elle a l’air abordée ici avec intelligence et empathie. Ta description du trio donne très envie de le découvrir tout comme on a envie de découvrir comme les deux amis vont avancer malgré leur perte immense. Merci pour cette touchante découverte.

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